Pointe
Même si elle figure bien en vue dans le titre de la « conversation des pointes et pensées », la pointe ne fait pas l’objet d’un discours élaboré dans les Nouvelles Nouvelles. C’est la notion de pensée qui recueille l’essentiel des caractéristiques qui lui sont habituellement dévolues dans les textes contemporains.
La pointe, dépréciée la plupart du temps, se révèle être avant tout une notion polémique, destinée à jeter le discrédit sur un texte ou un auteur. Dans un usage plus spécifique, elle peut aussi désigner la clausule de l’épigramme
Dans la pratique, la pointe consiste la plupart du temps en une équivoque, parfois une hyperbole ou une métaphore. Jeu de mots de circonstance, improvisée “sur-le-champ” (p. 197), elle doit permettre de susciter l’admiration et de révéler l’esprit de celui qui l’a faite. Elle a souvent partie liée avec la raillerie.
Usages de la pointe
La pointe peut désigner, dans les textes contemporains, des réalités très différentes :
Notion à enjeu polémique, elle sert à discréditer un texte, une partie d’un
texte ou son auteur. Donneau de Visé l’utilise à plusieurs reprises pour
déconsidérer d’Aubignac dans sa Défense du Sertorius (1663).
[citation] « Vous croyez avoir fait un discours bien
pointu lorsque vous avez dit que les fautes de la conférence de Pompée et de
Sertorius vous demeurant en l’esprit pendant tout leur
entretien émoussaient toutes les pointes de leurs discours et celles de votre
plaisir. Je ne crois pas que l’on puisse rien dire de plus méchant, et que l’on
puisse deviner ce que c’est que les pointes du plaisir. » (p. 80)
« Vous vous plaisez fort à faire des pointes, et vous ne
reprenez exil enveloppé d’ennuis que pour dire que c’est une
nouvelle enveloppe. Vous voulez que Monsieur de Corneille mette
accompagné ; mais accompagné n’exprime pas assez
: il fait bien voir que l’on a quelques ennuis ; mais il ne dit pas que l’on en
soit accablé. » (p. 91)
De même,
Scarron, dans ses Dernières Œuvres (posthume, 1663), a laissé inachevée une scène de comédie, où l’accusation de “faiseur de pointes” provoque une réaction excessive de la part d’un valet. [citation] “Je suis homme de bien, et ne suis point un faiseur de pointes. - Est-ce un grand péché qu’une pointe ? - Et dont on ne devrait jamais donner absolution. On ne parle que pour se faire entendre, et les esprits pointus ne s’entendent pas souvent eux-mêmes. - C’est peut-être par cette raison-là que le plus souvent je ne t’entends point. - Tu n’entends bien que ceux qui te donnent. - N’est-ce pas là une pointe, double fripon ? - Non, ma chère, c’est une vérité. Je te dis encore un coup que je ne suis point faiseur de pointes, et je sers un maître qui les hait si fort, qu’il donna une fois un soufflet au meilleur de ses amis, parce qu’après cent pointes, toutes plus mauvaises les unes que les autres, il en fit encore une ; quoique mon maître l’eût conjuré de n’en plus faire. ” (p. 148-151)
D’Aubignac, dans sa Troisième dissertation sur le poème dramatique contre Œdipe, blâme Corneille d’user de “fausses pointes”. [citation]« Peut-être que M. Corneille se voudra tirer de ce méchant endroit par ce vers : L’Amant et le Héros s’accordent mal ensemble. Mais l’excuse est pire que la faute, car cela n’est pas véritable ; c’est une fausse pointe qui ne peut avoir dupé que les idiots, autrement il faudrait qu’un amant ne fût jamais qu’un coquin et qu’un héros ne pût jamais aimer, et chacun sait que les poèmes épiques et les romans ne sont ordinairement fondés que sur l’amour des héros. » (p. 73-74)
Même expression de “fausse pointe” dans La Clélie, (III, 1) de Madeleine de Scudéry. [citation]“mais avec tout cela, ce n'étaient que de fausses pointes, mises en galimatias pompeux, semé d'antithèses et de tendres expressions hors de leur place.” Scudéry, La Clélie, III, 1, p. 72 et 74 (1659)
Faire usage de pointes est souvent considéré comme une pratique caractéristique de la pédanterie, par son affectation et son défaut de clarté :
Balzac, dans Le Barbon (1648), fait des pointes un attribut des pédants [citation]“J’ai vu cet homme qui est tout armé de pointes, qui poursuit une proposition jusque sur les dernières bornes de la logique, qui dans les plus paisibles conversations ne veut rien débiter ni recevoir qui ne soit dilemme ou syllogisme.” (p. 119) et des femmes savantes : “Et finalement, quand elle est au fond des autres matières, me dire des injures en grec, et m'accuser d'hyperbole, et de cacozèle ? Elle veut qu'en deux vers il y ait pour le moins quatre pointes. Elle a dessein de remettre sur pied les strophes et les antistrophes. Elle règle la poésie épique et la dramatique. Elle dit qu'elle n'a point assez de patience pour souffrir une comédie qui n'est pas dans la loi des vingt-quatre heures et qu'elle suppliera très humblement Monsieur le Cardinal de faire publier cette loi par toute la France.” (éd. de 1663, p. 63-64)
Pierre Costar dans sa Défense des ouvrages de Monsieur de Voiture (1653) reproche au pédant de privilégier les pointes de Martial au détriment du raffinement de Catulle et Térence. [citation] « Moi qui ai vu plus d’une fois des savants qui faisaient profession de politesse n’être pas seulement effleurés de ce qui me piquait le plus dans Catulle et dans Térence ; et faire plus de cas de ce qu’ils appelaient les bons mots de Plaute et les pointes de Martial. » (p. 58)
Montmaur, figure du pédant par excellence au milieu du siècle, raillé dans Le Parasite Mormon (1650), est plaisamment invoqué par Boisrobert au début d’une de ses Epîtres (1646) pour se moquer des pointes. [citation] “ Tu peux souffrir cette turlupinade ! / Je gage, et prends pour juge Bensérade, / Que, si Monmaur t'avait complimenté, / Par cette pointe il aurait débuté.” (éd. 1647, Epitre XXXIV "à Monsieur Esprit", p. 171-172)
Les défauts relatifs à l'usage de la pointe sont similaires à ceux reprochés à la pensée dans les Nouvelles Nouvelles, à savoir la négligence de la composition générale au profit de quelques traits d’esprit saillants, l’obscurité, ainsi que le manque de naturel et l’indifférence à l’égard de toute valeur de vérité.
Plus spécifiquement, la pointe désigne la clausule de l’épigramme ou du sonnet. C’est notamment le cas dans les ouvrages théoriques de Colletet, le Traité de l’épigramme (1657) et le Traité du sonnet (1658), réunis dans son Art poétique (1658).
Pour Colletet, la pointe est l’élément décisif de l’épigramme et, à ce titre, elle doit être la “première dans l’intention, la dernière dans l’exécution. […] Le poète épigrammatique se propose d’abord qu’il ne fera rien qui vaille, ni qui frappe l’esprit, si après avoir rendu son épigramme succincte, gracieuse et subtile, dans la pensée et dans l’élocution même, il n’en tire enfin une conclusion artificieuse, surprenante, et dont la pointe vive et aiguë soit capable d’émouvoir et d’enlever l’esprit du lecteur. Ce qui est à dire vrai le grand secret et comme le couronnement de l’épigramme. » (p. 54)
De manière similaire, Colletet affirme l’importance de la pointe dans le sonnet. [citation] « Car de tous nos poètes, celui-là, selon mon goût, emportera le prix du sonnet qui, dans le huitième vers contentera de telle sorte son lecteur qu’il semble que ce soit une production achevée, puis renchérissant sur tout ce qu’il aura dit, couronnera son petit ouvrage d’une fin heureuse et d’une pointe d’esprit d’autant plus surprenante, qu’elle dira ce qui n’a jamais été dit, ou l’exprimera d’une grâce nouvelle. » (p. 56)
Boileau, dans son Art poétique (chant I, 1674), réservera à la pointe une place exclusive dans l’épigramme, lui reprochant d’avoir contaminé les autres genres. [citation] “L'Épigramme, plus libre en son tour plus borné, / N'est souvent qu'un bon mot de deux rimes orné. / Jadis, de nos auteurs les pointes ignorées / Furent de l'Italie en nos vers attirées. / Le vulgaire, ébloui de leur faux agrément, / À ce nouvel appât courut avidement. / La faveur du public excitant leur audace, / Leur nombre impétueux inonda le Parnasse. / Le madrigal d'abord en fut enveloppé ; / Le sonnet orgueilleux lui-même en fut frappé ; / La tragédie en fit ses plus chères délices ; / L'élégie en orna ses douloureux caprices ; / Un héros sur la scène eut soin de s'en parer, / Et, sans pointe, un amant n'osa plus soupirer / On vit tous les bergers, dans leurs plaintes nouvelles, / Fidèles à la pointe encor plus qu'à leurs belles ; / Chaque mot eut toujours deux visages divers ; / La prose la reçut aussi bien que les vers ; / L'avocat au Palais en hérissa son style, / Et le docteur en chaire en sema l'Évangile. / La raison outragée enfin ouvrit les yeux, / La chassa pour jamais des discours sérieux ; / Et, dans tous ces écrits la déclarant infâme, / Par grâce lui laissa l'entrée en l'épigramme, / Pourvu que sa finesse, éclatant à propos, / Roulât sur la pensée et non pas sur les mots. / Ainsi de toutes parts les désordres cessèrent. / Toutefois, à la cour, les Turlupins, restèrent, / Insipides plaisants, bouffons infortunés, / D'un jeu de mots grossiers partisans surannés. / Ce n'est pas quelquefois qu'une Muse un peu fine, / Sur un mot, en passant, ne joue et ne badine, / Et d'un sens détourné n'abuse avec succès / Mais fuyez sur ce point un ridicule excès, / Et n'allez pas toujours d'une pointe frivole / Aiguiser par la queue une épigramme folle.” (p. 115)
Dans les Nouvelles Nouvelles, les clausules de l’épigramme et du madrigal sont désignées par le terme “pensée” (p. 88 et 93-94), comme le faisait déjà Pierre Costar dans sa Défense des ouvrages de M. de Voiture (1653) : « c’est principalement dans le sonnet, qui n’étant proprement qu’une épigramme adoucie, doit réserver pour la fin, ce qu’il y a de plus ingénieux et de plus touchant ; de sorte que pour faire valoir davantage, pour relever et mettre mieux en son jour la subtilité de la pensée dans laquelle consiste la plus grande beauté de ce petit ouvrage, il est bon de s’affaiblir à dessein et de faire les premiers vers moins pompeux et moins ajustés. » (p. 153)
La pointe a aussi partie liée avec la raillerie. Son aspect improvisé, circonstanciel, ainsi que l’équivoque sur laquelle elle se fonde, font de la pointe un instrument linguistique propice à l'humour, même dirigé contre autrui.
Dans sa Muse historique, Loret témoigne d’une querelle entre deux dames de la cour, qui s’attaquent par le biais de pointes : [citation] “J'ai bien su que ce sont deux Brunes, / De perfections, peu communes, / Hier, encore, l'on m'apprit, / Qu'avec les grâces de l'Esprit, / A celles du visage, jointes, / Elles parlent, souvent, par pointes. / Or comme on voit (dans les discours) / Que les pointes blessent toujours, / Etant finement appliquées, / Ces deux Dames se sont piquées / Par des mots qui les outragea” (Lettre X, du samedi 8 mars 1659, « Languissante »).
Cyrano, dans la préface des ses Entretiens pointus (1662, posthume), affirme que les pointes recueillies ont été faites par des interlocuteurs “se traitant ici parfois les uns les autres, et souvent eux-mêmes, de stupides et d'insensés”. (p. 58)
Dans sa Troisième dissertation… dirigée contre Œdipe,
d’Aubignac condamne Corneille pour avoir introduit des discours pointus et
railleurs inopportuns qui ne conviennent pas au sérieux de la tragédie :
[extraits] « Et peu de temps après, les
conjectures changeant d’apparence, on soupçonne que Thésée est fils de
Laïus, et que c’est lui qui doit par son sang en apaiser les mânes ;
ce qui donne lieu à de beaux petits jeux d’esprit entre l’amant et
l’amante sur une affaire un peu trop sérieuse pour laisser les esprits
en liberté de dire tant de jolies pointes. » (p. 57)
« Elle est trop emportée ou bien elle est trop
religieuse, au moins elle devait expier sa faute en assistant sa mère
dans les derniers moments de sa vie, et non pas s’amuser à coqueter
avec Thésée ; c’était mal prendre son temps pour écouter des pointes
et en dire ; la connaissance de tant d’épouvantables infortunes ne
demandait que des larmes, des gémissements et des sanglots. »
(p. 72)
Affiliées au non-sérieux, la raillerie et la
pointe disconviennent dans une tragédie, les personnages n’étant pas
dans une disposition d’esprit favorable à l’enjouement : « [Œdipe]
n’était pas lors en état d’ouïr des compliments ni d’en faire, il ne
devait sentir que les traits d’un désespoir furieux, ou demeurer dans
l’insensibilité d’une extrême consternation ; Il écoute néanmoins des
pointes et il en fait d’autres, et tout leur entretien se passe en
discours figurés et fort ajustés. Vraiment ce n’est pas là suivre les
préceptes des savants ni la raison ; ceux qui sont bien affligés ne
s’amusent pas à ces bagatelles, et quand ils ont l’esprit assez libre
pour s’y appliquer, il n’est guère pressé de la douleur. Il ne faut
pas donner des choses si peu conformes à la vérité des choses, et les
copies ne sont pas fort bonnes, qui ressemblent si mal aux
originaux. » (p. 83)
Les discours et la pratique
Si dans les discours, la pointe est une notion essentiellement polémique connotée négativement, dans les faits, la pratique de la pointe, entendue comme un usage détourné du langage, demeure vivace dans la littérature mondaine, selon une “poétique de la syllepse généralisée” (A. Genétiot, Poétique du loisir mondain, Paris, Champion, 1997, p. 304) attestée par Boileau (Art poétique, chant I) : “Ce n'est pas quelquefois qu'une Muse un peu fine, / Sur un mot, en passant, ne joue et ne badine, / Et d'un sens détourné n'abuse avec succès / Mais fuyez sur ce point un ridicule excès”. La pointe, dans la mesure où elle peut répondre à l’esthétique de la surprise, provoquer des effets similaires au sublime et aux beaux endroits, est une pratique courante dans les milieux mondains, certes selon certaines restrictions (exigences de clarté, de naturel, de mesure). Elle permet d’agrémenter le discours, de le relever du piquant nécessaire à détourner l’ennui des gens de cour.
Jacques Du Roure affecte à la pointe un tel objectif : “Ces rencontres et ces pointes ingénieuses donnent l’agrément au discours. Sans elles, l’élégance attique et l’urbanité romaine seraient fades et insipides.” (La Rhétorique, 1662, p. 48)
Même objectif pour le trait chez Boileau (Art poétique, chant III) : “Il [un auteur de tragédie] faut qu’en cent façons, pour plaire, il se replie. / Que tantôt il s’élève, tantôt s’humilie; / Qu’en noble sentiments il soit partout fécond; / Qu’il soit aisé, solide, agréable, profond; / Que de traits surprenants sans cesse il nous réveille; / Qu’il coure dans ses vers de merveille en merveille; / Et que tout ce qu’il dit, facile à retenir, / De son ouvrage en nous laisse un long souvenir. / Ainsi la tragédie agit, marche et s’explique.” (p. 124)
Les défenseurs de la pointe
Héritée du maniérisme italien et du conceptisme espagnol, la pointe a été importée en France au début du siècle, par le biais de Voiture notamment. Mais la pointe baroque a rapidement été dénoncée pour ses excès, aussi dans un esprit d’affirmation nationale. Quelques auteurs se sont faits les défenseurs de la pointe, c’est notamment le cas de Cyrano de Bergerac dans :
Dans la préface aux Œuvres poétiques, de Jean Royer de Prade en 1650.
Dans la préface à ses Entretiens pointus (in Nouvelles Œuvres, 1662, p. 56, probablement rédigés plus tôt)
La défense de la pointe se décline chez Cyrano selon plusieurs axes :
La préférence donnée à l’imagination sur la raison. [extrait] Il tient au contraire que le feu qui se termine en pointe, se
manifeste toujours par des sentiments qui semblent retenir sa forme, que la
poésie étant fille de l'imagination doit toujours ressembler a sa mère, ou du
moins avoir quelques-uns de ses traits (préface, Œuvres poétiques
de J. Royer de Prade)
La pointe n'est pas d'accord avec la raison
(préface, Entretiens pointus, p. 56)
L’importance de l’imagination avait par ailleurs été
observée par les nouvellistes, qui veulent qu’une bonne pensée “frappe l’imagination” (p. 116 et
126) et que la bonne expression d’une pensée la fasse “encore entrer plus avant
dans l’imagination” (p. 124). Elle implique que la pensée soit surprenante,
qu’elle ravisse son auditeur ou lecteur.
La prééminence du divertissement, du plaisir et des effets de la pointe sur
toute valeur de vérité [exemples] La pointe est indifférente
à la vérité : “C'est [la pointe] l'agréable jeu de l'esprit, et merveilleux en
ce point qu'il réduit toutes choses sur le pied nécessaire à ses agréments, sans
avoir égard à leur propre substance. S'il faut que pour la pointe l'on fasse
d'une belle chose une laide, cette étrange et prompte métamorphose se peut faire
sans scrupule, et toujours on a bien fait, pourvu qu'on ait bien dit. […] C'est
pourquoi, Lecteur, ne blâme point ces contrariétés et faussetés manifestes qui
se trouveront parfois en ces Entretiens” (préface, Entretiens
pointus, p. 56)
La pointe a pour unique but de susciter l’admiration : “on
ne pèse pas les choses, pourvu qu'elles brillent, il n'importe; et s'il s'y
trouve d'ailleurs quelques défauts, ils sont purifiés par le feu qui les
accompagne” (préface, Entretiens pointus, p. 57)
“On n'a voulu que se divertir, et tant de beaux esprits
qui tiennent ici leur rang, se traitant ici par fois les uns les autres, et
souvent eux-mêmes, de stupides et d'insensés, témoignent assez qu'ils ne veulent
pas être crus, mais seulement admirés, et que ce plaisir est leur seul objet.”
(préface, Entretiens pointus, p. 57)
La recherche du singulier. [extraits] En allant à
l’encontre du sens commun : “comme les termes dont elle [la poésie] se sert
s'éloignent de l'usage commun par les rimes et la cadence, il faut aussi que les
pensées s'éloignent entièrement” (préface, Œuvres poétiques de J.
Royer de Prade)
En rejetant le goût du siècle, à savoir l’esthétique
mondaine, trop plat selon Cyrano : Il [Jean Royer de Prade] croit qu'il ne
suffit pas d'écrire au goût du siècle, qui n'estime plus que les choses fades,
et ne s'attache qu'à la superficie, puisqu'il fait moins d'état d'un
chef-d'oeuvre bien imaginé, que de quelques mots, qu'à force de les polir on a
comme arrangés au compas. (préface, Œuvres poétiques de J.
Royer de Prade)