« Madrigal pour Julie »
Le « Madrigal pour Julie » est le premier des deux madrigaux offerts successivement à la lecture dans la seconde partie des Nouvelles Nouvelles (p. 85). Il est suivi, p. 87, par le « madrigal de la tristesse ».
L’insertion de ces deux textes est motivée, au sein de la fiction, par la proposition d’un des personnages qui, au cours du dîner, soumet à l’évaluation de ses commensaux « quelques galanteries et quelques vers » qu’il détient dans sa poche (p. 84). La lecture à haute voix de ces madrigaux suscite une controverse qui ouvre la voie à la “conversation des pointes ou pensées”.
Conformément à la conception du madrigal qui s’impose en France à partir des années 1650, le poème présente une structure volontairement aléatoire : ses quatorze vers, distribués en trois quatrains de rimes croisées au sein desquels est inséré un distique de rimes suivies, sont composés tantôt de six, de huit, de dix ou de douze syllabes, sans qu’aucune cohérence ne puisse être décelée dans la répartition des quantités.
Toujours selon la définition du genre que privilégient les contemporains de Donneau, le sujet, d’inspiration galante, est développé uniquement dans la perspective de la pointe par laquelle se clôt le poème.
Ce madrigal sera réimprimé, avec la signature M. D. L., dans une livraison du Mercure de France de mars 1763.